Un atelier d’automatisation de le lecture

Comme l’indique clairement notre fameux « guide orange », en CP (et plus tard !) nous nous devons de travailler l’automatisation en lecture.
Automatiser la lecture, ça veut dire quoi? ça veut dire décoder plus vite, plus facilement et plus efficacement (avec moins d’erreur).
Et pourquoi faire? Une lecture plus fluide est une condition nécessaire à la compréhension. Un élève qui décode lentement (mot à mot, voire syllabe par syllabe) sature sa mémoire de travail et ne peut donc pas accéder au sens d’une phrase. Sa fluidité, au contraire, lui permet de décoder par groupes de sens, et lui permet de mettre plusieurs groupes de sens en mémoire de travail et ainsi accéder au sens de phrases plus longues.

Dans un précédent article, j’avais présenté mes ateliers de décodage et codage à distance qui travaillent déjà l’automatisation ainsi que la mémoire de travail, mais uniquement sur de la syllabe et du logatome, c’est-à-dire sans faire appel au sens.
Ici, je vous propose un atelier que je propose après ceux-là, dès que les élèves décodent un peu plus vite, et surtout dès qu’ils ont compris l’importance d’utiliser la mémoire pour lire et « enchaîner ».

Il existe déjà chez beaucoup de collègues blogueurs, des fichiers similaires de « gammes » de lecture. Mais, en CP, nous sommes obligés de coller à notre progression de sons, j’ai donc crée mes propres gammes selon la progression de mon fichier de lecture.
Et pour différencier, les gammes sont déclinées en 4 niveaux:
– dans la fiche 1 étoile, les élèves lisent des syllabes simples puis plus complexes, des logatomes et des mots-outils,
– dans la fiche 2 étoiles, ce sont des syllabes, des logatomes et des mots,
– dans la fiche 3 étoiles, des logatomes plus complexes, des mots et des phrases simples,
– et dans la fiche 4 étoiles, un texte entièrement décodable (selon ma progression de sons), et un texte « tous sons » avec les complexes marqués en couleur, car certains élèves sont prêts à lire même des sons non étudiés (pourquoi les-en priver?!)

Comment ça marche?

Comme un atelier fluence classique.
En groupe homogène, d’abord on découvre la gamme, et on explique son objectif spécifique : le dernier son étudié dans le fichier, une confusion à éviter, une règle particulière comme les valeurs de la lettre C, G ou S…
Chaque élève lit pendant une minute, les camarades suivent et sont « assistants ».
A la fin de la lecture, les assistants et la maîtresse commentent: on complimente (c’est important de dire par exemple que la lecture était moins « robot », qu’il y avait peu d’erreur, etc.) puis on relève les erreurs, on les explique, on donne des conseils pour les éviter, et on note le score de fluence (nb d’unité bien lues en 1 minute).
Ensuite, les élèves relisent à la maison, avec leurs parents avec pour mission d’améliorer leur score, puis (si on y arrive) on refait un atelier sur la même gamme avant de passer à la suivante.


Le rôle des assistants est ici très important, et on apprend autant en étant assistant qu’en lisant à son tour, pour aider les assistants, on peut imaginer une manière pour eux de noter les commentaires qu’ils veulent faire (une pochette transparente pour noter au feutre effaçable pendant la lecture, des petits pions à placer, ou autre) mais attention à ce que l’élève qui lit ne soit pas stressé de voir ses camarades noter pendant sa lecture.
C’est souvent, pendant cet atelier qu’on repère une confusion ou une difficulté qui s’installe chez un élève, et l’on pourra de suite lui proposer un « outil » temporaire. Chez moi, c’est souvent simplement un post-it à coller sur la table avec les sons confondus, la correspondance script/cursive, un référent ou un schéma pour l’aider à différencier les sons, les lettres confondues

Vous trouverez donc ici, les gammes de fluence sur (presque) tous les sons simples.

N’hésitez pas à commenter pour me signaler d’éventuelles erreurs. Merci !


Les sons complexes viendront dans un autre atelier qui remplacera celui-là : le « Je lis pour comprendre ».

Des ateliers d’automatisation décodage/codage

Je propose ici deux ateliers pour travailler l’automatisation du décodage et de l’encodage.
Mais surtout pour faire prendre conscience de l’importance de la mémoire de travail en lecture/écriture.

Pourquoi entraîner l’automatisation ET la mémoire de travail ?

Pour lire un mot (le décoder et y donner du sens), l’élève doit décoder chaque syllabe et être capable d’enchaîner les syllabes suffisamment vite pour « entendre » le mot qu’il lit et le reconnaître.
On a tous eu des élèves qui doivent re-décoder longuement à chaque lecture, et ne parviennent donc jamais à enchaîner les syllabes du mot qu’ils tentent de lire.
Pour travailler cela, il faut de l’entraînement pour que le décodage soit plus automatique, mais aussi leur faire prendre conscience de l’importance de la mémoire.


C’est dans ce but que j’ai imaginé ces deux ateliers:

L’atelier « Décoder à distance »

les fiches élèves

Comment ça marche?
On joue en petit groupe 2 fois par semaine.
La fiche de l’enseignant contient les paires icône/syllabe.
Chaque fiche élève, contient les mêmes paires mais pas dans le même ordre.
Les élèves découpent sur les pointillés: le côté avec les syllabes doit rester sur leur table, ils se déplacent entre leur table et le bureau avec le petit côté.
Pendant un temps limité (7 à 10 minutes dans ma classe), les élèves vont et viennent : ils décodent la 1ère syllabe à leur table et viennent me la répéter au bureau : « à côté des ciseaux : mo » .
Je me repère sur ma fiche pour valider et je surligne le symbole si c’est bien lu, sinon je renvoie pour relire.
A la fin de l’atelier, on compte le nombre de symboles coloriés, ce qui donne le score.
On remplit un tableau avec les scores des élèves à chaque atelier, ce qui permet de vite constater les progrès.

L’atelier est différencié en 3 niveaux allant du décodage de syllabes, au logatomes de 3 syllabes.
Je ne mets que des sons qui ont été étudiés dans le fichier.
Pour connaître ma progression de sons: Mon fichier de lecture.
Cet atelier plait assez: il est rapide, rythmé et les élèves aiment se déplacer.
De mon côté, il me permet de cibler très vite les difficultés de chaque élève, et de leur proposer des outils personnels pour y remédier (souvent un simple post-it à coller sur la table avec l’aide nécessaire).
Dès que les élèves sont plus performants, je passe à un atelier de lecture rapide type « fluence » que vous trouverez ici.


L’atelier « Encoder à distance »

Comment ça marche?
On joue en petit groupe 2 fois par semaine, pendant la même période que l’autre atelier.
La fiche de l’enseignant est un tableau avec les syllabes/logatomes à dicter à chaque élève.
Pendant un temps limité (7 à 10 minutes dans ma classe), les élèves vont et viennent : ils viennent au bureau, je leur dicte leur 1ère syllabe/logatome puis ils vont à leur place pour écrire. Quand ils reviennent, je me repère sur ma fiche pour valider, je surligne la syllabe dans mon tableau et le symbole sur leur fiche si c’est bien écrit, sinon je répète et l’élève retourne se corriger. Et on continue avec le symbole suivant.
A la fin de l’atelier, on calcule le score, et on remplit un tableau de suivi des progrès.

Cet atelier est aussi différencié en 3 niveaux pour coder des syllabes, ou logatomes.
Je ne mets que des sons qui ont été étudiés dans le fichier.
Dès que les élèves sont plus performants, je passe à un atelier d’encodage de mots: le « J’écris seul » que je présenterai plus tard.

N’hésitez pas à commenter pour me signaler d’éventuelles erreurs. Merci !